À l'instar de Versailles pour les Yvelines, Fontainebleau est le château à visiter si vous passez par le département de la Seine-et-Marne.
Les origines du château remontent au Moyen-Age et elles sont toujours visibles avec le donjon de forme carrée et le tracé ovale de la cour. Le premier roi dont nous pouvons attester la présence à Fontainebleau est Louis VII, sixième souverain de la dynastie capétienne. En 1137, l’année même où il accéda au trône, le jeune roi de 17 ans data une charte royale de son « palais » de Fontainebleau. Durant son règne, il y fit de nombreux séjours.
C’est François Ier, séduit par le site et la forêt giboyeuse, qui commande dès 1528 des aménagements spectaculaires, faisant rebâtir à neuf le palais médiéval et le transforme en palais à l’italienne, reflet de la puissance d’un roi lettré et amoureux des arts. Le château conserve ainsi, de nos jours, les plus grands vestiges décoratifs de la Renaissance française.
Les successeurs de François Ier poursuivront son œuvre. Château favori d’Henri IV renouant avec un temps de splendeur, c'est ici que le futur Louis XIII vit le jour dans l’appartement du Roi. Le jeune Louis XIV y affirmera son pouvoir absolu, tandis que Louis XVI et Marie-Antoinette y aménageront, à la veille de la Révolution française, des espaces d’évasion enchanteurs à l’écart des fastes de Versailles.
Devenu palais impérial après la Révolution, Fontainebleau témoigne des réaménagements de Napoléon Ier et conserve, entre autres, l’unique salle du Trône napoléonienne encore existant. Lieu de captivité du pape Pie VII entre 1812 et 1814. Fontainebleau devient le théâtre de l'effondrement du Premier Empire en avril 1814 avec l'abdication et le célèbre discours d’adieux à sa "vieille garde" dans la cour d’Honneur et son départ en exil sur l’île d’Elbe. Le château continuera à être un lieu de séjour des souverains français jusqu’au dernier d’entre eux, Napoléon III.
Ce château offrant un aperçu incomparable de plusieurs siècles d’histoire de France, du pouvoir mais aussi des arts.
L'histoire du château terminé, prenons cette escalier d'honneur pour découvrir ce lieu majestueux mais aussi voyager dans le temps en commençant avec les appartements du Pape.
Ces appartements conservent cette appellation depuis les deux séjours qu’effectua Pie VII en 1804 en tant qu’invité et de 1812-1814 en tant que prisonnier de Napoléon Ier. Ce fut également les anciens appartements des Reines-Mères depuis qu’Anne d’Autriche devenue veuve s’y était retirée. Aujourd'hui, y sont présentés les appartements princier du Second Empire.
La galerie François Ier est la salle Renaissance la plus emblématique du château. C’est au peintre florentin Rosso Fiorentino qu’on doit la conception de ce décor dans les années 1530. C'est une première en France, de voir une galerie de cette ampleur avec un mélange de lambris, de bois sculpté, putti, fruits et des peintures représentants des allégories de textes de l’Histoire antique ou de la mythologie. François Ier à le souhait de garder cette galerie, privé car elle donne un accès direct à sa chambre au point qu'il garde la clé autour de son cou, elle deviendra ouverte au public à la fin du XVIe siècle avec le déplacement de la chambre du Roi.
Cette somptueuse salle de Bal est l’une des pièces les plus remarquables du château de Fontainebleau. Décorée au XVIe siècle sous le règne d’Henri II, elle offrait au palais une salle des fêtes pérenne et resplendissante, dédiée aux festivités de la cour des Valois. Le riche plafond à caissons est couvert des emblèmes lunaires et de la devise du roi. Quant aux peintures mythologiques, elles furent réalisées par Nicolo dell’Abbate sous la direction de Primatice. Ses lustres de bronze doré, exécutés en 1837 sous le règne de Louis-Philippe, mettent en valeur ce décor unique qu’Ingres qualifiait de « Vatican français ».
Bénéficiant d’un accès sur la cour Ovale, l’appartement du Roi vit son escalier construit sous Louis XV, à proximité d’un escalier du XVIe siècle devenu trop étroit. Cet escalier d’honneur conçu par Gabriel fut élevé, en 1748-49 à la place de l’ancienne chambre de la duchesse d’Étampes, on peut encore y voir des éléments de décor de l'ancienne chambre comme des grandes figures féminines de stuc, ainsi que les fresques du Primatice consacrées à Alexandre le Grand. Sa rampe de fer forgé, sur laquelle se lisent clairement les chiffres du souverain, permettait au roi d’accéder au « Bel Étage » déployé au premier niveau du palais.
Cette salle était celle des gardes du roi, veillant à l’entrée de l’appartement du souverain. Il n’en subsiste, aujourd’hui, que le plafond à la française et, en haut des parois, une frise de trophées d’armes et d’armures peintes à l’huile. Au XIXe siècle, sous le règne de Louis-Philippe, cette pièce devenue vétuste fut transformée en majestueux foyer de réception. Agrémentée d’une cheminée en marbre présentant le buste d’Henri IV et d’un parquet en marqueterie reflétant la disposition du plafond, la salle finit par devenir une salle à manger d’apparat pour Napoléon III.
Au Moyen-Age, cette salle dite de St-Louis était la chambre du Roi qui au XVIIe siècle changea d’emplacement. Elle fut rétrogradée au rang d’antichambre. De l’autre côté de l’arcade, la figure équestre en marbre du roi Henri IV réalisée par Mathieu Jacquet à la fin du XVIe siècle et fut installée à l’entrée de l’appartement du Roi sur la demande de Louis-Philippe, qui rendait ainsi hommage à son ancêtre, « le plus aimé des rois ».
Le salon Louis XIII est l’ancien « grand cabinet du Roi ». La somptuosité de cette pièce s’explique par le fait qu’elle a toujours jouxté la chambre du Roi, à laquelle on accédait par les grandes portes du fond. C’est dans cette pièce que Marie de Médicis, donna naissance, le 27 septembre 1601, au Dauphin, futur Louis XIII.
La chambre du Roi n’est plus aujourd’hui visible dans son état d’Ancien Régime : après la Révolution, en 1808, Napoléon Ier y fit aménager une salle du Trône qui servit jusqu’au Second Empire. Subsiste cependant, de la chambre royale qui était le cœur du palais, les lambris, la cheminée de marbre aux riches ornements de bronze doré, les médaillons sculptés et dorés portant la devise de Louis XIII.
Vidée de son mobilier, de son lit et de sa balustrade lors de la Révolution, le trône prit la place du lit dans l’alcôve.
Cette pièce fut l’ancienne salle des gardes de la Reine, avant de devenir elle-même une antichambre. Avec l’allègement de l’étiquette au XIXe siècle, les anciennes antichambres de l’appartement perdirent de leur sobriété pour devenir de riches et confortables salons de réception. Le salon des Tapisseries fut entièrement remanié en 1835 sous le règne du dernier roi de France, Louis Philippe Ier, et reçut un superbe plafond de menuiserie à caissons octogones.
Le salon Francois Ier était, au XVIe siècle, la chambre à coucher de son épouse la reine Éléonore d’Autriche. Lorsque la chambre de la reine vint à être déplacée au XVIIe siècle, elle devint la « deuxième antichambre de la reine ».
Ancienne chambre à coucher des reines de France, elle fut habitée successivement par toutes les épouses des rois, de Marie de Médicis à Marie-Antoinette. Le lit, séparé du reste de la salle par une balustrade en bois sculpté et doré, rappelle que cette chambre est une salle « de parade » où l’espace privé de la souveraine est séparé de l’espace public des courtisans. Le lit ne fut livré qu’en 1787 et Marie-Antoinette n’eut jamais l’occasion d’y dormir. C’est l’Impératrice Joséphine qui, après la Révolution, occupa cette chambre et fit tendre sur les murs de précieuses soieries de la fin du XVIIIe siècle.
C'est dans ce petit boudoir que Marie-Antoinette aimait se retirer de la cour. La baignoire que l’on voit derrière l’arcade a été rajoutée au XIXe siècle par une fervente admiratrice de Marie-Antoinette, l’Impératrice Eugénie.
La nouvelle galerie de Diane d’abord appelée « galerie de la reine » car située dans l’appartement de la souveraine est la plus longue pièce du château (80 mètres de longueur et 6 mètres de largeur). Afin de rendre hommage à son oncle, qui avait été à l’origine de la reconstruction de la galerie, l’empereur Napoléon III y fit installer le globe des Tuileries et transforma la galerie en bibliothèque en y installant les 16 000 ouvrages ayant appartenu à son oncle.
Contrairement aux anciens souverains, Napoléon Ier installa au lendemain de la Révolution française son appartement d’apparat au premier étage du château. Refusant d’occuper l’ancienne chambre du roi, il fit réaménager dès 1804 l’appartement intérieur de Louis XVI.
C’est sur le petit guéridon au milieu du salon que se joua l’un des grands épisodes de l’Histoire de France : contraint de renoncer au pouvoir sous la pression de ses maréchaux, Napoléon Ier y signa son 1er acte d’abdication, les 4 et 6 avril 1814.
La chambre à coucher de Napoléon Ier est installée dans l’ancien « cabinet à la poudre » de Louis XVI qui servait sa toilette. C’est dans cet écrin que l'Empereur dans la nuit du 12 au 13 avril 1814, aurait tenté de s’empoisonner suite à son abdication. Secouru, il aurait repris ses esprits et, étonné de vivre, se serait exclamé : « Dieu ne le veut pas ! »
D’abord bibliothèque particulière de Napoléon, il l'a transforma en petite chambre à coucher et y fit placer le petit lit en fer avec couronnement en bronze doré, et les rideaux verts, sa couleur de prédilection. Le grand bureau plat en acajou, avec ornements de bronze ciselé et doré par Jacob, lui permettait de travailler durant ses insomnies.
Avant la Révolution cette pièce servait de salle de jeu ou de salle d'audience. Sous le règne de Napoléon Ier, ce lieu devient le grand salon de l'Impératrice. Les fauteuils étaient pour les deux souverains, les femmes s'asseyaient sur des chaises ou des tabourets en fonctions de leur rang et les messieurs restaient debout.
La château de Fontainebleau possède 2 chapelles :
La chapelle Royale de la Trinité : l’église de l’ancien couvent des Trinitaires fut reconstruite et reliée au château par l’aile de la galerie François Ier. Ce n’est que sous le règne d’Henri IV qu’elle reçut sa voûte actuelle suite à la remarque de l’ambassadeur d’Espagne « votre maison serait très belle si Dieu y était aussi bien logé que sa Majesté » et ne fut terminée qu’en 1633, sous le règne de Louis XIII. Le mariage de Louis XV avec Marie Leczinska y fut célébré en septembre 1725, et que Napoléon III fut baptisé en 1810 sur les genoux de son oncle Napoléon Ier .
La chapelle Royale Haute de St-Saturnin est la chapelle royale la plus ancienne du château de Fontainebleau. Reconstruite sur deux niveaux superposés à partir du règne de François Ier : au rez-de-chaussée, une chapelle basse est dédiée aux serviteurs et, à l’étage, de plain-pied avec les appartements, une chapelle haute est réservée au Roi et à sa famille. Ses dimensions ne permettant pas d’accueillir les foules des grandes fêtes, une deuxième chapelle fut nécessaire. Progressivement inusitée au profit de la chapelle de la Trinité, elle connut l’étonnante destinée de devenir, au XIXe siècle, la bibliothèque de Napoléon Ier.
Mais la Seine-et-Marne, ne possède pas que Fontainebleau comme château. Je vous emmène découvrir : le château de Vaux-le-Vicomte, la ville de Provins qui vous fait littéralement replonger au Moyen-Âge ou encore le château de Champs-sur-Marne dans lequel La Marquise de Pompadour vécu.