Château de Chamerolles 

En 1440, le château de Chamerolles est acquis par Bertrand DULAC. En 1519 son fils Lancelot DULAC (oui ses parents avaient de l'humour) le reconstruit entièrement. C'est lui qu'on peut encore admirer une fois l'ancien pont-levis franchi. 

Son décor de briques rouges et noires, sa galerie italienne couverte, ses fenêtres à meneaux, sa tour octogonale qu'il utilise pour reconstruire son château s'inspirent directement du château de Blois. 

Le château se trouvant sur le chemin entre le château de Chambord et de Fontainebleau, le roi François Ier y séjourna à trois reprises en 1530, 1532 et 1536.

En 1672, il quitte la famille DUALC après 235 années d'occupation. Son nouveau propriétaire Jacques François de Johanne de la Carre fait surélevé l'aile sud du château pour y installer ses appartements privés qui ne sont plus visible aujourd'hui. La suite de la visite vous en expliquera la raison.

En 1764, il est acheté par Claude-Guillaume Lambert à qui nous devons la cour en demi-lune, la grande grille en ferronnerie encore visible aujourd'hui ainsi que le parc à l'anglaise et son miroir d'eau que je vous ferai découvrir une fois la visite du château terminée.

La Révolution arrive et Claude-Guillaume Lambert fidèle au roi est arrêté et son domaine lui est confisqué par l'état mais sera rendu à ses descendants la famille Lambert en 1805.

La première guerre mondiale éclate, le château servira d'hôpital et de lieu de convalescence pour les soldats.

En 1924, la guerre finie le château est acquis par Gaston Jessé-Curély, ce collectionneur, amoureux des belles choses va meubler le châteaux avec ses acquisitions qui ne sont hélas plus visibles aujourd'hui. C'est aussi grâce à lui que le château va être inscrit sur la liste des monuments historiques en 1927.

La seconde guerre mondiale éclate et les heures les plus sombres du château arrivent. Chamberolles est occupé par environ 205 soldats allemands, il servira même de Kommandantur. A la libération, le château est rendu à son propriétaire Gaston Jessé Curély mais dans quel état : toitures trouées, fenêtres brisées, à l'intérieur le mobilier à soit été jeté dans les douves ou encore brûlé dans la cour intérieur, il ne reste autant dire plus grand chose du faste des lieux sans oublier les traces des six jeunes maquisards fusillés aux abords du château le 13 août 1944.

Les propriétaires meurent sans enfants, Chamberolles revient à leur nièce qui faute de moyen pour l'entretenir en fait don à deux associations qui le transforme en centre d'hébergements et de loisirs mais elles font faillites et le bien revient à la ville de Paris en 1976 garante des lieux. Mais là aussi la ville n'a pas assez d'argent et le cède au département du Loiret qui va lui donner l'âme que nous lui connaissons aujourd'hui : un château qui retrace l'histoire de l'hygiène et dans les combles l'histoire du parfum.   

A l'extérieur, le jardin avait totalement disparu courant XXe et a été recréé en 1987 dans le style Renaissance qu'avait créé Lancelot DULAC au XVIe siècle en s'inspirant de ses voyages en Italie. Pour cela, les monuments historiques se sont appuyés sur les traités d'architecture de Jacques Androuet Du Cerceau.

Zoom sur l'ancienne chapelle :

Construite en même temps que le château entre 1500 et 1530, la chapelle va être transformée en temple par le petit-fils de Lancelot Dulac qui se convertit au protestantisme. Derrière le pasteur, on voit les textes protestants peints qui remplace le décor catholique mais l'arrivée du nouveau propriétaire en 1672, va placer un tableau catholique et ainsi masquer à son tour les textes protestants. Par chance cette intervention va permettre aux peintures de subsister à la révocation de l'Edit de Nantes.

Sources :

• Château de Chamerolles : https://www.chateauchamerolles.fr/le-chateau-et-ses-collections/un-chateau-renaissance