Vous connaissez ma passion pour Le Corbusier alors quand j'ai appris que non loin de Bordeaux se trouvais la cité Frugès, j'ai directement réservé la visite qui est gratuite pour tout le monde et j'ai sauté dans ma voiture !
Je vous avoue que quand j'ai découvert la façade de la maison, je me suis demandée s'il était vraiment possible de la visiter car au premier abord peu d'informations pour confirmer une possible visite et pas de point d'accueil à proximité.
Donc j'ai attendu patiemment sur le banc sous le porche de la maison.
Mais rassurez-vous, la médiatrice est bien arrivée et j'ai pu découvrir l'intérieur de la maison témoin.
L'histoire de la cité :
En 1923, Henry Frugès contacte Le Corbusier pour construire un lotissement dans lequel il pourrait loger les ouvriers de sa scierie. Un an après, Henry trouve l'emplacement idéal pour donner vie au Quartier Moderne Frugès (QMF) qui va abriter une cité jardin constituée de 150 à 200 logements.
Dans son projet, Le Corbusier à carte blanche et il va chercher à uniformiser les éléments architecturaux sans pour autant imposer une standardisation des logements. Il imagine une grande variété de typologies d’habitations : les gratte-ciels, les quinconces, les zig-zags, les arcades, les jumelles et deux types de maisons isolées, petit et grand modèle.
Promenez-vous dans ce quartier pour y découvrir ces différentes maisons encore habitées.
Il va aussi mettre en pratique ses « cinq points de l’architecture moderne » : le plan libre, la façade libre, la fenêtre en bandeau, le toit-terrasse et le même le pilotis qui ici est suggéré. On y retrouve une polychromie extérieure donnant une harmonie au quartier.
Le 6 juin 1926, les 51 maisons sur les 127 prévues sont inaugurées mais les premiers habitants eux n'arriveront qu'en 1930 et pour cause les services administratifs ne vont pas être conciliant en freinant volontairement les raccordements à l'eau, au gaz, à l'électricité, ... ainsi que la promulgation de la Loi Loucheur adoptée en 1928 tous ces facteurs vont laisser les maisons se détériorer.
En 1942, un bombardement touchant la voie ferrée située à côté du quartier va détruire seulement 1 maison. Les habitants vont après la guerre modifier les maisons qui ne sont pas encore classées, c'est en 1973 grâce à Wiliam Héraud propriétaire d'une d'entre elles que va commencer la sauvegarde et par la même occasion le classement.
Mon avis :
Comme toujours, je suis admirative du travail de Le Corbusier et de son envie de mettre l'humain, l'innovation et la modernité au cœur de ses constructions qu'on peut encore retrouver à notre époque. Je suis juste attristée de voir cette maison témoin vide de tous meubles qui pourrait-être l'occasion d'y exposer et de mettre en avant aussi ce visage méconnu de l'architecte qui a également dessiné des meubles.
Sources :