L'origine du château de la Brède est difficile à dater car la première mention se mêle à une fable relatant un duel entre le seigneur de La Brède (La Lande ou Lalande) et le champion de l’armée de Navarre, Hernandes qui aurait eu lieu en 1079.
Mais alors de quand date le premier écrit offciel ?
Le premier écrit qui mentionne officiellement le château date du 1285. N'étant pas construit en hauteur, la seule façon pour lui de se protéger est de creuser un fossé qui sera agrandi au fil des années car malgré sa position géographique peu stratégique, il n'est pas épargné par les conflits et conséquences de la guerre de 100 ans.
Pour preuve en 1419, il va subir des tirs d'artilleries français et oui n'oublions pas qu'à cette période nous sommes sur le territoire anglais. Par la suite son seigneur Jean de Lalande obtiendra l'autorisation de faire de nouveau fortifier son château.
En 1453, Jean de Lalande, fils du précédent, part pour l’Angleterre. Ses propriétés lui sont confisquées par le roi de France mais lui seront rendu 10 ans plus tard.
Avant de continuer, refaisons un petit tour du propriétaire pour bien avoir en tête à quoi ressemblait le château XVe siècle.
Le château est entouré d’une enceinte presque circulaire de 40 mètres de diamètre avec une succession de ponts-levis protégés par des murs percés de meurtrières permettant un accès surveillé à la cour principale du château dans laquelle je me rends.
Nous sommes à l'aube de la Renaissance, le château va devenir un château d’agrément.
L’arrière-petite-fille de Jean de Lalande se marie avec la famille de Penel (ou Pesnel) et en 1686 Marie-Françoise de Penel se marie à son tour avec Jacques de Secondat qui n'est autre que le père de Charles-Louis de Secondat plus connu sous le nom de Montesquieu.
Le château restera dans la famille de Montesquieu jusqu'en 2004 lors de la mort de la comtesse Jacqueline de Chabannes descendante directe de la fille du penseur : Denise.
Zoom sur la bibliothèque :
Les armoires contenant la collection de livres de la famille a pendant des siècles cachées et protégées ces peintures.
Le premier témoignage de ce décor date de 1839, Charles Grouët qui la décrit comme "la salle du conseil" dont les peintures représentent des chevaliers ont été recouvertes de chaux qui aurait elles-mêmes recouverts des décors plus anciens.
Zoom sur la chambre de Montesquieu :
La restauration du lit de cette chambre nous a apporté de nombreux renseignements sur l'ensemble de la pièce. Tous d'abord l'inventaire fait lors de la mort de l'écrivain permet de confirmer que le lit que nous avons devant les yeux est bien le sien. C'est donc dans cette pièce qu'il passa la fin de sa vie. Le tissu qui entoure le lit a bien été réparé avec du tissu réemployé, à cette époque c'est une matière première précieuse de plus Montesquieu recevait peu dans sa demeure de campagne, il n'était donc pas nécessaire de montrer sa richesse. Au fil des années, ses descandants ont pris le parti de conserver la pièce en l'état.
À la fin de sa vie Montesquieu perd doucement la vue le rendant incapable d'écrire, il dû se faire aider pour la rédaction de ses livres et il aménagea même une chambre juste à côté de la sienne pour la femme qui l'assista dans ses derniers œuvres.
Mon avis :
C'est toujours passionnant et enrichissant de visiter une demeure d'écrivain, cela m'a permis d'en apprendre plus sur l'homme qui se cache derrière le penseur.