Avant l'apparition du château, Châteaudun était sous l'antiquité un village fortifié. Puis vers 910, Thibaud Ier de Blois, dit Thibaud le Tricheur, choisit Châteaudun pour y bâtir une forteresse qui surplombe la vallée du Loir, permettant ainsi de surveiller les alentours.
Entre 1170 et 1190 Thibault V, héritier de Thibault Ier, ordonne la construction de la « grosse tour », que nous pouvons encore admirer aujourd'hui.
Cette tour massive mesure 31 mètres de haut pour 17 mètres de diamètre et ses murs atteignent 4 mètres d’épaisseur. Elle se compose de trois niveaux, le rez-de-chaussée accueille des réserves, tandis que les étages supérieurs servent de refuge en cas de siège.
Elle est également dotée d’un chemin de ronde et de créneaux, bien que son architecture ne corresponde pas tout à fait à celle d’un château fort typique, avec ses nombreux éléments défensifs. Elle se veut surtout un symbole de pouvoir et de puissance militaire !
Au cœur de la guerre de cent ans, les comtés de Blois et de Dunois sont achetés par le frère du roi Charles VI avant de devenir la résidence de Jean de Dunois, demi-frère du roi mais aussi compagnon d’armes de Jeanne d’Arc. Il participe activement à la reconquête de la France face aux Anglais. Pour le récompenser son demi-frère, lui fera cadeau de la forteresse. Afin d’affermir son rang, il se lance dans de grands travaux, il fait démolir l’ancienne forteresse jugée trop austère et démodée. En revanche, il conserve la grosse tour des comtes de Blois et la fait couronner d’une immense toiture en 1450.
L’année suivante, il entreprend la fondation d’une chapelle pour y abriter un morceau de la Vraie Croix, relique de la Passion du Christ. Sous l’impulsion de sa belle-fille, Agnès de Dunois, elle deviendra l’une des rares Saintes Chapelles de France !
Enfin, en 1459, il fait bâtir un corps de logis de style gothique qui deviendra l'aile Dunois. Elle est élevée sur six niveaux mais seulement quatre sont visibles depuis la cour. Il dispose d’un grand escalier en vis, dont les marches sont superposées autour d’un pilier central. Le bâtiment accueille également l'appartement des bains qui sera transformé en prison au XVIIe et des cuisines avec des voûtés sur ogives. Hélas, il ne le verra jamais fini car il décède quelque temps avant l'achèvement.
Zoom sur l'aile Dunois :
Cette aile comporte un rare exemple de juridiction de l'Ancien Régime qui à conservé son décor du XVIIe. Elle servit de tribunal révolutionnaire en 1793.
Dans certaines salles, vous pourrez apercevoir des L couronnés et des fleurs de Lys peint sur les murs. Ils commémorent la venue de Louis XIV au château en 1682 et 1685.
L'aile Longueville est érigée à partir de 1510 par le petit-fils de Dunois. Si son architecture montre un style gothique flamboyant, elle annonce néanmoins la Renaissance et les grands châteaux de la Loire par son style italianisant.
En 1694, la maison d’Orléans-Longueville, sans descendance, s’éteint. Le château passe aux mains du Duc de Luynes. En 1723, un incendie ravage la ville de Châteaudun. Le Duc de Luynes ouvre alors les portes du château pour y recevoir les victimes.
Les révolutionnaires arrivent au porte du château et vont profaner les sépultures de la crypte, saccager la chapelle et disperser le mobilier. Il est ensuite transformé en caserne et subit les attaques des troupes prussiennes en 1815. Grâce à l’intervention de l’État, qui l’acquiert en 1938, il est sauvé de la ruine. Le service des Monuments historiques le fait restaurer, sous la direction de l’architecte Jean Trouvelot.
Sources :
https://www.chateau-chateaudun.fr/decouvrir et son livret de visite