Le château d'Azay-le-Rideau fut bâti sur une île au milieu de l'Indre sous le règne de François Ier. Si ses deux ailes ont été élevées dans les premières années du XVIe, c'est au XIXe siècle que le château a pris sa silhouette définitive.
Vers 1510, Gilles Berthelot, conseiller du roi Louis XII et trésorier de France achète la forteresse médiévale d'Azay et les terres qui l'entourent. Mais il n'a guère le temps de profiter de sa demeure. Comme d'autres financiers, il s'est beaucoup enrichi, peut-être au détriment de la couronne. Une enquête générale est ordonnée par François Ier : elle révèle des malversations. Gilles Berthelot craint pour sa vie et prend la fuite en abandonnant son épouse et son château. Il meurt deux ans plus tard à Cambrai.
Après ce petit point histoire, commençons notre visite au première étage avec la grande salle. Au temps de Gilles Berthelot, elle accueillait festins et bals. La décoration était raffinée et chaleureuse avec la cheminée monumentale, les tapisseries et boiseries malgré le manque de lumière.
A la Renaissance, cette pièce était une chambre. Aujourd'hui, elle doit son nom de chambre de Psyché aux tapisseries qui racontent l'histoire de Psyché, thème mythologique très en vogue à la Renaissance.
A cette période, la chambre avait plusieurs fonctions en plus d'y dormir, on reçoit, on mange, on travaille,..... et le lit en est la pièce maîtresse car il va refléter le prestige de son propriétaire grâce aux matériaux utilisés pour le garnir. Quant au sol, il n'est pas rare qu'il soit recouvert de jonc pour isoler les pièces du froid.
Me voilà maintenant dans l'antichambre dont la fonction est de faire patienter les personnes que le seigneur souhaite recevoir mais aussi celles qu'il ne veut pas recevoir.
Louis XIII, viendra séjourner quelques nuits en 1619 à Azay-Le-Rideau et séjourna donc dans la chambre du Roi. Dans cette pièce de très beaux meubles sont exposés dont un petit cabinet sur lequel sont représentées des scènes macabres de la guerre de trente ans qui se déroula sous son règne.
Pièce d'apparat, le salon Biencourt du nom du propriétaire en 1791 invite ses hôtes au délassement. Son ambiance feutrée est rehaussée avec ses textiles raffinés dignes des plus belles maison aristocratiques du XIXe siècle.
Au XIXe, la salle de billard et le salon ne formaient qu'une seule pièce consacrée à la détente entre amis.
Au fils du temps la cuisine a été modifiée, au XVIe la cheminée et le puits sont aménagés et au XIXe le sol est surélevé d'environ un mètre. A côté le garde-manger n'accueille plus la nourriture mais la vaisselle, le linge de la vie quotidienne.
Il n' y a qu'un pas entre la cuisine et la salle à manger où une table dressée selon les usages du XIXe avec le service de tables des marquis de Biencourt attend ses visiteurs. Le bruit et les odeurs de la cuisine peuvent nous faire penser que la salle à manger n'était peut-être pas à l'origine ici.
Le salon-bibliothèque fut réaménagé à partir de l'inventaire fait en 1854. Les tables de jeux, casiers à musique sans oublier la bibliothèque et ses fauteuils dans lesquels il semble bon s’asseoir pour se détendre ou discuter donnent à cette pièce une atmosphère intime.