Propriété de Louise de Clermont et de son époux Antoine de Crussol, le château de Maulnes voit le jour suite à un évènement tragique.
Après leur mariage, les époux se rendent sur les terres de la Comtesse de Tonnerre mais la veille de leur arrivée le village de Tonnerre périssait dans les flammes. Les villageois accusent la Comtesse d'avoir commandité l'incendie et lui refusent l'accès à ses terres. Antoine de Crussol et sa femme décident donc d'entreprendre la constriction de leur nouveau château dans un style Renaissance.
Zoom sur le vestiaire :
L'utilisation de cette pièce n'est pas réellement connue, l'étude du sol nous indique seulement la présence de meuble au centre de la pièce ainsi que de chaque côté de la fenêtre.
La construction débute en 1566 dans un plan pentagonale qui s'articule autour d'un cylindre creux autour duquel s'enroule un grand escalier en colimaçon, il dessert l'ensemble des cinq niveaux ainsi que la terrasse située au sommet. Le sous-sol étant construit sur une source, ce puits ajouré permettait de faire parvenir facilement de l'eau à tous les étages.
Cet escalier à la particularité de ne pas desservir tous les étages du château. Effectivement le 2nd niveau dit "l'étage de service" est accessible grâce à l'escalier situé dans les tours du château prévu sans doute pour les domestiques afin de réserver l'escalier central aux maîtres des lieux. Mais cet étage bas de plafond renforce ce sentiment de labyrinthe.
Le Duc d'Uzès meurt prématurément à 47 ans suite au siège de La Rochelle dont il revient épuisé et malade. Le chantier s'arrête brutalement en 1573 et ne sera jamais fini. Louise de Clermont reviendra très peu sur ces terres préférant habiter chez son frère au château d'Ancy-le-Franc, laissant son château tel que je le découvre aujourd'hui.
Au 3e étage, on peut découvrir le bain reconnaissable avec son banc en pierre. Il était rempli avec l'eau puisé depuis l'escalier central et chauffé grâce aux deux cheminées présentes sur la palier, on peut également voir le trou par lequel s'évacuait l'eau. Sur les murs, nous pouvons encore apercevoir les vestiges de peintures qui représentaient Diane surprise au bain par Actéon.
Juste à côté, subsiste également une étuve sèche, chauffé grâce à une réseau de tubulures qui sont des canalisations en terre cuite qui permettent ainsi la circulation dans la pièce de l'air chaud.
Dans le prolongement de cette pièce propice à la détente, les appartements des bains constitués de trois pièces en enfilades orientées Sud, elles donnent une magnifique vue sur le jardin. Mais elles ont la particularité d'avoir leur cheminée excentrée et non au centre de la pièce comme cela est majoritairement le cas dans tous les châteaux.
Son utilisation est encore flou, peut-être salle de repos, de massage après un moment de calme dans la pièce du bain ou tout simplement des chambres ! Le mystère plane encore !
J'atteins maintenant l'étage noble reconnaissable avec ses colonnes qui nous accueillent depuis l'escalier mais aussi par la hauteur sous plafond beaucoup plus haute.
Ce niveau abrite les chambres de ses propriétaires dans lequel des traces de fixation ont été retrouvées indiquant que les murs devaient certainement être recouverts de tapisserie dans le but de conserver la chaleur, on peut aussi admirer leur plafond à enrayure reconstruit par le département de l'Yonne grâce aux écrits d'Androuet du Cerceau.
A côté des chambres, des petites pièces chauffées par la présence de cheminée mais aucun écrit pour le moment retrouvé ne peut affirmer leur utilisation. Garde robe ou antichambre ? Le mystère plane là aussi !
La dernière pièce de cet étage est le cabinet de travail, adjacent à la chambre d'Antoine, on peut encore y voir les décorations murales ces entrelacs noirs qui recouvraient l'ensemble de la pièce.
La dernière étage abrite les combles avec ces deux cheminées permettaient de rendre plus confortable ce lieu où devait dormir le personnel. Quant au pigeonnier, un mystère subsiste ici aussi. car le nombres de boulins ne correspond pas à la superficie du domaine.
A l'extérieur côté jardin, nous pouvons apercevoir cette pièce d'eau qui est à la fois à l'intérieur et à l'extérieur du château aussi appelé Nymphée, alimentée ici par 3 sources d'eau.
Mon avis :
Je ne suis normalement pas amoureuse des châteaux vides mais celui-ci m'a particulièrement touchée. Il s'en dégage comme une forme de sérénité et je me laisse facilement transporter au XVIe siècle.
Sources :
Château de Maulnes : https://www.maulnes.com/histoiredemaulnes & https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Maulnes