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Fondée en 1115 par Géraud de Salles, elle devient cistercienne en 1119 après avoir été rattachée à l'Abbaye de Pontigny. Mais l'évènement le plus marquant de la vie de l'abbaye et celui qui va aussi la rendre prospère est l'arrivée en 1117 du suaire qui a entouré la tête du Christ. L'abbaye de Cadouin devient un lieu de pèlerinage !
Cloître de Cadouin
Pendant la guerre de 100 ans, le suaire va être mis à l'abri à Toulouse, c'est le début d'un long voyage car il ne reviendra à Cadouin qu'en 1462 sur ordre du roi. L'abbaye bénéficiera d'un soutien financier venant du pape mais aussi du roi, ce qui va lui permettre de reconstruire à la toute fin du XVe un nouveau cloître dans un style gothique flamboyant sur les ruines de l'ancien cloitre roman.
Cloitre de Cadouin
Puis arrive les guerres de religions pendant lesquels, il sera mis à l'abri au château de Montferrand pendant 6 ou 7 ans alors même que l'abbaye tombe entre les mains d'un chef huguenot qui sauva le monastère de la destruction. Malgré le retour de la paix, les pèlerins sont moins nombreux qu'avant et la Révolution va sonner le glas de l'abbaye. Les moines sont chassés, les archives brulées et le suaire sauvé par la mairie. Pendant près de 8 siècles, l'abbaye de Cadouin est un lieu de pèlerinage jusqu'en 1935 où une expertise va révéler la non-authenticité de la relique.
Zoom sur le cloître :
Construit à la fin du XVe siècle dans un style gothique flamboyant, le cloître est encore très bien conservé. Déambulez et vous pourrez y voir des sculptures de la vie du Christ, des pêchées, des scènes de vie quotidienne.
Je vous en présente certains ci-dessous :
Une pénitente et son confesseur
L'image de gauche :
2 moines montrent un livre, cela représente le travail et en dessous un moine rêve à la fenêtre, représente la paresse.
L'image de droite :
2 hommes se disputent une oie pour représenter l'envie et en dessous un homme protège ses biens, c'est l'avarice.
Zoom sur les sculptures du siège abbatial :
Sculptés à la fin du XVe siècle, le siège abbatial était surmonté d'un calvaire aujourd'hui disparu.
Le siège abbatial
L'image à gauche :
Une procession de moines s'avance vers le calvaire avec à sa tête l'abbé Pierre V De Gaing qu'on peut identifier grâce au blason et devant Marie-Madelaine prosternée.
L'image à droite :
On voit le Jésus portant sa croix et des femmes soutenant Marie.
Au centre de l'assise, le blason est celui de Cadouin. (voir photo ci-dessus)
Le jugement dernier : le Christ entouré d'anges
La fuite de la Ste-Famille en bateau pour rejoindre l'Égypte
Zoom sur le porte "Royale" :
Cette porte de la fin du XVe siècle donne directement sur l'église. Au centre, le blason de l'ordre de St-Michel, à droite le blason d'Anne de Bretagne frappé d'hermines car elle fut bienfaitrice de l'abbaye et enfin à gauche un autre blason aujourd'hui disparu.
Zoom sur la porte romane :
Elle date du XIIe, on peut encore apercevoir des traces de polychromie. Les colonnes gothiques à droite brisent son harmonie car elles ont prises la place des colonnes romanes qui sont encore présentes à gauche.
Avis :
Fan du style gothique et de la sérénité qui se dégage des cloitres, Cadouin est pour moi le tiercé gagnant. De plus son état de conservation et tous les détails encore visibles sont un véritable régal pour la curieuse et passionnée de patrimoine que je suis. Petit bémol sur le document de visite, malgré le plan pour indiquer tous les détails à voir, j'ai eu beaucoup de mal à me repérer.
Sources :
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