Le château de Chalais, dont l'histoire est indissociable de celle de la prestigieuse famille de Talleyrand. Pendant plus de six siècles, cet édifice a été le berceau et le centre de pouvoir de cette illustre dynastie, dont le nom est aujourd'hui célèbre dans le monde entier, notamment grâce à Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, le diplomate de Napoléon.
Au commencement :
Le château de Chalais est nommé pour la première fois au XIe siècle mais son histoire débute vraiment au XIIIe siècle lors du mariage de la seule descendante de la famille de Chalais, Agnès avec Hélie de Talleyrand.
La guerre de cent ans ne va pas épargner le château qui sera occupé par les anglais jusqu'au 17 juin 1453 mais pour ne pas avoir à laisser une garnison pour défendre le château, les soldats français vont le démanteler.
À l'extrême fin du XVe et dans la première partie du XVIe siècle, le châtelet et le corps de logis principal sont reconstruits.
Complot contre Richelieu :
Je reconnais que ce titre pourrait être celui du film retraçant la triste histoire d'Henri de Talleyrand que voici :
Le cardinal de Richelieu, premier ministre de Louis XIII, est détesté d'une partie de la noblesse qui décide de le renverser. À la tête de ce complot, Gaston d'Orléans, le frère du roi, et la duchesse de Chevreuse. Au cœur de cette toile d'araignée se retrouve Henri de Talleyrand-Périgord, comte de Chalais, maître de la garde-robe du roi mais surtout ami de la duchesse de Chevreuse et proche de Gaston d'Orléans.
Le plan est d'assassiner Richelieu lors d'un voyage à Nantes. Chalais, par sa position de proche du roi, est chargé de l'exécution. Cependant, il est pris de remords ou de peur et trahit ses complices en révélant l'intrigue au Cardinal lui-même, croyant ainsi sauver sa tête.
Mais la vengeance de Richelieu est implacable. Chalais devient le bouc émissaire parfait pour le pouvoir royal, désireux de faire un exemple. Le procès est expéditif. Condamné à mort, son exécution le 19 août 1626 à Nantes est un véritable cauchemar. Le bourreau fut soudoyé pour s'absenter. C'est un cordonnier inexpérimenté et gracié, en échange de son service, qui fut chargé de l'exécution. Le supplice fut horrible, un carnage lent et macabre. Le bourreau manqua sa cible, encore et encore, transformant la décapitation en une boucherie publique.
Le 26 août 1626. Françoise, la mère d'Henri de Talleyrand parvient à sauver la famille de la déchéance et se retire sur ses terres à Chalais.
Mémoire de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, LE Talleyrand :
Le plus connu de la famille des Talleyrand y séjourna enfant de 1758 à 1762. Il raconte dans ses Mémoires qu'il garde un souvenir heureux de cette vie provinciale, proche du peuple où il ressent toute la magnanimité et le prestige de son illustre famille. Il apprend que son arrière-grand-mère, Marie-Françoise de Rochechouart tient à Chalais une véritable cour et possède même une apothicairerie permettant de donner les remèdes aux indigents et aux malades après la messe.
Après la Révolution :
Lors du décès d'Hélie-Roger Louis de Talleyrand-Périgord, en 1883. Sans descendance directe, le dernier prince de Chalais possédant encore le château, décide de le vendre à la ville qui le transforme en "un hospice de vieillards". Afin de financer l'installation et le fonctionnement de l'hospice, des ventes du mobilier ont été organisées. Il est encore possible lors de la visite de voir au 2e étage des traces de cette période.
Tout sauf un château :
Le château servit également d'hôpital militaire durant la Guerre franco-prussienne de 1870 et la Grande Guerre. Il hébergea des troupes allemandes pendant l'Occupation et servit même de salles de classes.
Sauvez par un ancien des guignols de l'info :
Le château est devenu trop lourd à porter pour la maison de retraite Talleyrand qui a donc décidé, en 2007, de le mettre en vente et c'est en 2011 que l'humoriste Yves LECOQ va le reconstruire avant de devoir le vendre en août 2025 à de nouveau propriétaire. Ces derniers continueront d'ouvrir le château à la visite.
Mon avis :
La visite guidée vous permettra de visiter différentes pièces qui ont été remeublées avec du mobilier de différentes époques déniché par Yves LECOQ et de voir ma pièce coup de cœur, un magnifique boudoir entièrement peint. Hélas, les photos dans les salles étant interdites, je ne peux que vous conseiller de vous y arrêter pour le découvrir par vous-même.
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