Le domaine de Chaalis est indéfinissable tellement, il est complet. Il ravira autant les passionnés de château que ceux qui leur préfèrent les bâtiments religieux avec sa chapelle peinte et son ancienne abbaye cistercienne. Mais, ils ont tous les trois quelque chose en commun, leur histoire.
L'histoire du domaine de Chaalis :
Peu de temps avant sa mort, Louis VI le Gros élève le prieuré cistercien au rang d’abbaye royale le 10 janvier 1137, en l'honneur de son défunt frère d’arme Charles le Bon, pour en faire un lieu de recueillement proche de son château de Senlis. Cette première église datant du XIIe siècle, il n'en reste plus rien et pour cause un nouveau bâtiment de style gothique voit le jour le siècle suivant.
Saint-Louis se rendit à plusieurs reprises à Chaalis, un lieu de grande renommée au XIIIe siècle, il fit don de précieuses reliques sacrées ainsi que l'édification de la chapelle vers 1250-1270. L’abbaye bénéficia de la protection de plusieurs rois, dont Philippe le Bel, Philippe VI et Charles V, qui la visitèrent à plusieurs reprises et y apportèrent des dons importants. Toutefois, son influence déclina progressivement à partir de la guerre de Cent Ans, jusqu’à l’arrivée du cardinal Hippolyte d’Este, nommé par François Ier.
Grand amateur d’arts et d’antiquités, le cardinal entreprit d’importants travaux pour sécuriser et embellir Chaalis, dont la réalisation des fresques dans la chapelle Sainte-Marie, commandée au peintre Italien Primatice.
Zoom sur l'intérieur de la chapelle :
Quand vous pénétrez dans cette chapelle, vous ne pouvez rester de marbre devant ces fresques. Un ci-petit espace avec autant de détails et de couleurs, je ne m'y attendais pas.
Peut-être les avez-vous reconnus, sur cette voûte sont peints les Pères de l'Eglise : St-Grégoire, St-Augustin, St-Jérôme et St-Ambroise, les apôtres, les 4 évangélistes et enfin les instruments de la Passion portés par des anges.
Au-dessus de la porte, c'est l'Annonciation qui est représentée avec la particularité de voir apparaitre Dieu sur la partie haute.
Remarquez la finesse du drapé peint en dessous, l'illusion est parfaite.
Comme souvent, la révolution ne laissera pas intact le domaine qui est vendu comme bien national le 28 septembre 1793 à Pierre Étienne Joseph Paris qui va faire de l'abbaye une carrière de pierres. Le château construit quelques années auparavant va lui servir pour loger sa famille.
En 1824 la propriété est acquise par Philippe Louis Armand de La Briffe, qui la conserve jusqu'à sa mort en 1846. Le domaine est acheté le 2 juin 1850 par Alphée Bourdon de Vatry qui va avec sa femme Rose Paméla Hainguerlot de Vatry complètement revoir le château.
À la mort de Madame de Vatry en 1881, Nélie Jacquemart, qui fut sa jeune protégée décide de l'acheter dans le but d'aménager la résidence en musée Jacquemart-André son défunt mari, pour y abriter une large part de ses collections que l'on peut encore admirer lors de la visite.
A sa mort, le 14 mai 1912, elle lège le domaine à l'Institut de France dans le but d'en faire un musée, sans modification possible, sous le nom de « musée Jacquemart-André ».
Mon avis :
Je reste sans voix de cette découverte, je ne pensais pas découvrir un château aussi riche de mobiliers et encore je n'ai pas tout vu car l'appartement privé de Nélie n'est visible qu'en visite guidée, quelle frustration ! Sans parler de la chapelle, je comprends pourquoi, on lui donne le surnom de « Sixtine française ». Bref, vous l'aurez compris, c'est un vrai coup de coeur que je vous invite à découvrir.
Mes sources :