Capitale régionale de l'Yonne, les premières traces de l'occupation humaine remontent à l'époque gallo-romaine. A cette période, Auxerre plus connu sous le nom d'Autissiodorum était un important carrefour commercial située sur la voie romaine reliant Lyon à Boulogne-sur-Mer.
Une première église de style romane est construite dans la première moitié du XIe siècle puis elle fut remplacée par la cathédrale actuelle de style gothique dont la construction prit 3 siècles même si la tour Sud ne fut enfaite jamais construite.
L'horloge que nous pouvons admirer aujourd'hui, n'était initialement pas à cet endroit mais dans le clocher de l’église Saint-Eusèbe.
Mais pourquoi a-t-elle changé de place ?
Vers 1420, la population va demander à ce que l'horloge soit déplacée afin de pouvoir mieux entendre ses cloches. Mais il faudra attendre août 1457 pour la voir dans la Tour Gaillarde.
Admirez cette horloge qu'on peut qualifier d'astronomique car elle indique simultanément l'heure solaire et lunaire.
L'aiguille lunaire est reconnaissable avec un globe pour symboliser la lune dont la moitié est noire et l'autre dorée pour indiquer les différentes phases lunaires.
Pas facile au premier coup d'œil de lire l'heure car elle divisée en 24 heures soit deux fois 12 heures en chiffres romains. On peut lire l'heure du matin à droite et celle de l'après-midi à gauche et les demi-heures sont représentées par les losanges.
Dessous l'horloge, 2 inscriptions différentes une à l'est et la seconde à l'ouest font allusion en latin au temps qui passe, voici les traductions :
"Tandis que je meurs, tu meurs, mais cependant, heure, en mourant, je renais. Puisses-tu naître pour le ciel quand tu mourras sur le terre ! 1672"
"Le ciel est le principe de mon mouvement, le ciel est ma règle. Si le ciel est ta règle, tu dois quitter la vie sans danger."
L'abbaye de St-Germain est édifiée au milieu du Ve siècle par l'évêque de la cité : Germain. Mais à cette époque ce n'est qu'un modeste oratoire construit en l'honneur de St-Maurice. En 448, à sa mort Germain va se faire inhumer dans l'oratoire et très vite le culte de St-Maurice va être oublié et remplacé par celui de St-Germain.
Au début du VIe siècle, Clotilde de France, la seconde femme de Clovis, décide d'honorer le culte de St-Germain et elle va faire du simple mausolée, une basilique funéraire d'environ 50 mètres de long. Entre le fin du VIe et le début du VIIIe de nombreux autres aménagements seront apportés à l'édifice.
Lors de la seconde moitié du VIIe, des moines occupent régulièrement les lieux, la basilique devient ainsi un monastère.
Puis en 1215, la cathédrale romane est détruite pour laisser place à un édifice de style gothique. Les moines aussi décident de construire une nouvelle abbatiale entre la fin XIIIe-XIVe siècles car cette dernière menace de s'effondre suite aux incendies qui l'ont touchée.
Lors de la Révolution comme beaucoup de bâtiment religieux, l'abbaye va être vendue comme bien national. Au XIXe, elle devient un hôpital mais quelques travaux sont nécessaires : démolition de l’avant-nef et de ses trois premières travées dans le but d'avoir un accès monumental et seul la tour St-Jean qui date du XIIe est sauvée.
Depuis 1970, l'ensemble propriété de la commune auxerroise est devenue un musée que l'on peut encore visiter aujourd'hui tout comme la crypte que je m'apprête à découvrir.
La crypte de l'abbaye est célèbre pour ses peintures carolingiennes, celles-ci étant les plus vieilles de France. Magnifiquement conservées tout comme les chapiteaux et pierres sculptés. Ce décor sculpté visible dans la crypte n'est hélas qu'une partie de ce qui étaient présents dans le passé. Actuellement, on peut essentiellement voir dans la crypte les quatre chapiteaux de la Confession.
Zoom sur les quatre chapiteaux de la Confession :
Les deux colonnes à gauche de l'image (nord-est et sud-est) sont de style ionique. Le chapiteau au premier plan de l'image (nord-ouest) est un faux, il s'agit de stuc plaqué sur la partie haute de la colonne afin d'imiter un chapiteau. Enfin, le chapiteau sud-ouest est le seul de la Confession à être sculpté sur toutes les faces contrairement au autres qui sont sculptés sur 2 faces uniquement.
Des analyses archéologiques ont révélé des traces de polychromies au sommet des colonnes datant de la période carolingienne.
Concernant les peintures, celles qui sont le mieux conservées se trouve dans l'oratoire de St-Etienne et retracent les trois grandes étapes de la vie de ce dernier que je vais vous présenter :
Étienne, accusé de quatre blasphèmes, se défendant devant le Sanhédrin (assemblée législative d’Israël),
La lapidation d’Étienne, qui est condamné à mort malgré son plaidoyer,
L’extase, moment où le saint est en union avec Dieu, est peint sur la paroi ouest de l’oratoire.
C'est dans ce sarcophage que St-Germain (photo de gauche) fut placé même si à l'époque il se situait plus profondément dans le caveau. Non loin, on peut voir les sépultures d'autres évêques auxerrois ainsi qu'une iconographie.
Cette iconographie représente deux évêques un jeune et un vieux, en habits sacerdotaux chacun portant l'évangile dans la main gauche. L'un lève la main en signe de prédication alors que le second montre les écrits saints.
Sources :
Auxerre : Site de l'office de tourisme d'Auxerre, livret de visite et https://archeologie.culture.gouv.fr/auxerre/fr