Le palais de Monserrate, au XVIIe siècle , c'est la famille Mello e Castro qui détient le domaine avant son acquisition en 1718 par Caetano de Mello e Castro, commandeur du Christ et vice-roi de l'Inde. Malheureusement, au cours de ce même siècle, le tremblement de terre de 1755 dévaste le site, laissant le palais en très mauvais état. Mais son état ne rebuta pas Gérard de Visme, un négociant britannique, de louer le site en 1789 et il commanda la construction d'un château néogothique dans lequel il ne devait résider que quelques années. En 1793, l'écrivain britannique William Beckford devient le nouveau locataire, il commanda des travaux de restauration et d'amélioration de l'édifice et d'immenses jardins environnants. Le site est de nouveau voué à l'abandon en 1799 quand l'écrivain quitte la propriété alors que son contrat de location ne devait prendre fin que huit ans plus tard.
Même en déclin, le site attire encore de nombreux visiteurs étrangers, notamment des Britanniques comme Lord Byron, le poète renommé qui possède un lien si fort avec le mouvement romantique, qui a exprimé son amour pour Monserrate dans le poème "Childe Harold's Pilgrimage". C'est ainsi qu'en 1846, suite à une telle succession de propriétaires, d'histoires, de restaurations et d'abandons, Francis Cook, négociant et collectionneur d'art britannique, devient propriétaire du domaine de Monserrate et 1er vicomte de Monserrate. Il met lui aussi sa patte à l'édifice en ajoutant des influences gothiques et indiennes avec des suggestions mauresques. Les motifs exotiques et feuillagés de la décoration intérieure se prolongent à l'extérieur dans l'un des plus beaux jardins botaniques du Portugal.
Zoom sur l'atrium central :
C'est par l'atrium central du palais que la famille et invités passaient pour se rendre dans les autres sections de la maison, y compris les chambres à l'étage. On peut aussi admirer la magnifique coupole octogonale.
Zoom sur la salle à manger :
Des photos datant de 1905, nous montre qu'au-dessus de la table installée pour le repas était suspendu un auvent de toile, à l'image d'une tente orientale, qui adoucirait l'écho des conversations et contribuerait à un caractère luxueux mais aussi un peu excentrique. Juste à côté de cette salle à manger, un garde-manger permettait aux plats d'arrivés directement de la cuisine située dans le sous-sol grâce au monte-plats caché dans le vaisselier.
Zoom sur la bibliothèque :
La bibliothèque servait de bureau pour Francis Cook, c'est pour cela que c'est la seule pièce du palais à posséder une porte représentant Diane la déesse de la chasse. L'ensemble de la bibliothèque est faite en bois de noyer.
Zoom sur le salon :
Le salon, était la pièce la plus informelle et la plus familiale de la maison. C'était l'espace où les dames pouvaient simplement passer du temps à lire ou à broder. Elles pouvaient être accompagnées par les messieurs et par la présence occasionnelle d'enfants.
Après le dîner, c'était la pièce où les femmes se retiraient pendant que les hommes se dirigeaient vers la salle du billard.
Le mobilier anglo-indien qui orne cette pièce correspond à la même typologie en vigueur à l'époque de la famille Cook sans pour autant être l'original.
Zoom sur la salle de billard :
Cette salle de billard possédait une élégante table en imitation de porphyre, dont on ignore la localisation actuelle. En l'absence du fumoir habituel dans les châteaux du XIXe, c'était le lieu où les hommes fumaient après les repas avant de rejoindre ensuite les dames dans le salon ou la salle de musique, les deux étant situés à proximité.
Zoom sur le salon de musique :
Le salon de musique est considéré comme la salle principale du palais pour recevoir les invités. C'était là que se faisait la musique, le grand divertissement social des après-midi et des soirées pour la famille Cook et de leurs invités pendant leurs étés à Sintra. Ainsi, toute la structure et la décoration de cette pièce convergent autour de l'excellence de son acoustique, ce qui est le cas non seulement de cette pièce mais aussi de toute la maison dans laquelle la musique se propage aisément.
A la base de la coupole, se trouvent les bustes d'Apollon, des muses et de Sainte Cécile (patronne de la musique).
Zoom sur la cuisine :
Lors de notre visite la cuisine était en rénovation, nous n'avons hélas pu voir qu'une partie de la cuisine qui comporte pourtant 2 espaces : une pour la préparation des plats chauds avec le panio de cuisson et un second pour la préparation des plats froids comme les entrées ou les desserts. Sous l'escalier, il y avait le garde-manger et la cave à vin.
Nous accédons à l'étage par l'escalier d'honneur, où nous pouvons parfaitement imaginer les dames, éblouissantes dans leurs bijoux et leurs toilettes du soir, descendaient pour le dîner comme c'était la pratique parmi l'élite britannique. A l'étage supérieur, se trouvent les anciennes chambres, disposées le long de la galerie et qui abritent aujourd'hui l'espace d'interprétation du palais.
La fin de notre visite se termine par une promenade dans le parc qui continue de nous faire voyager aux grés des différents jardins (japonais, mexicain,...) mais aussi du temps avec une belle averse mais par chance nous avons réussi à nous abriter avec un chat qui nous a tenu compagnie jusqu'au retour du soleil.
Au fil de notre promenade, nous apercevons caché par la végétation, les ruines d'une chapelle. Cette construction moderne fut construite en 1790, sa fonction principale est d'orner le parc. En 1869, Thomas Cargill l'a décrit dans son poème sur Montserra comme "un fane en ruine" qu'on peut comprendre comme une église en ruine.
Mon avis :
Je suis littéralement sous le charme de ce palais, d'habitude j'ai du mal à apprécier les châteaux vides de mobiliers mais ici les salles se suffisent à elles seules.
Sources :
Lisbonne.fr
Lisbonne.net
Guide Vert sur le Portugal
Wikipédia